QUI SONT LES BANDITS ? !

Connaissez-vous l’histoire d’une petite fille nommée « contrainte par corps » ?
Son père, la Justice, et sa mère, l’Economie, l’avaient mise au monde dans la région du Code Pénal, au pays d’Ignominie où le patriarche Etat détestait par-dessus tout voir ses enfants, le peuple, faire certaines bêtises, dont celle de ne pas payer ses dettes imposées par la Justice, ce qu’on retrouve fréquemment dans le délit de trafic de stupéfiants...
Aurait-il peur de voir son pouvoir sur ce juteux marché réduit par l’insolence de quelques – trop nombreux à ses yeux – dealers ?
Comment l’Etat allait-il s’y prendre pour s’assurer leur obéissance à l’ordre social ? Sinon en leur interdisant de construire leur avenir, en leur prenant leurs rêves, sinon en les enchaînant à lui par les maillons les plus solides qu’il soit puisqu’ils sont d’argent !
Papa Etat jugeant la peine de prison insuffisante, il ordonna à son bras droit, l’Economie, et à son bras gauche, la Justice, de se mettre à l’ouvrage et du fruit de leur ardeur naquit cette fameurse contrainte par corps...

En quoi cette peine pouvait-elle bien être pire que la prison ?
Ou quel est le plus sûr moyen d’opprimer et d’asservir ?
Si ce n’est de déposséder quelqu’un, de le dépouiller des fruits – si maigres soient-ils- de son dur labeur ?
De le maintenir dans la misère grâce à la contrainte financière ?
De l’astreindre à trimer sans relâche, de l’empêcher aussi d’apprendre, de passer du temps à s’instuire et à élever son esprit ?
Mais, je vous en prie, dites-moi qui sont les bandits ?!

Créée pour accabler les plus pauvres si l’on s’en réfère à leur Bible : « Le délinquant condamné à une peine d’amende (douanières notamment), en plus des saisies sur ses biens, peut être soumis à une mesure sur sa personne : la contrainte par corps (art. 479 CPP) consiste en une incarcération du débiteur “récalcitrant”ou seulement insolvable pendant une durée fixée par le juge (art.750), suite à laquelle le délinquant demeure redevable de la dette ! »
« Réinsérez-vous, et vous serez saisis», dit l’Etat aux contraints par corps !
« La contrainte par corps est une atteinte inadmissible aux droits de l’homme. L’Etat est le seul créancier qui se paie encore franchement sur les personnes. »

Ainsi pouvons-nous citer un extrait du journal des prisonniers, le CAP n°44 (mars 1977) dans lequel on pouvait déjà trouver un Manifeste pour la suppression de la contrainte par corps, considérée comme survivance de la prison pour dettes, archaïsme datant du Moyen-Age, supprimée en 1793 puis 1848, toujours rétablie sous prétexte de faire payer par la crainte ceux qui auraient pu dissimuler leur argent.

En fait, en pâtissent ceux qui n’ont rien, on n’a jamais vu de PDG faisant de la contrainte par corps pour fraude fiscale?

Il est bien évident que celui qui a un gros salaire et celui qui est propriétaire paieront leurs amendes et frais de justice par peur de saisies sur salaire ou sur leurs biens. Ils n’ont pas besoin de la menace de la contrainte. Elle ne peut donc frapper que ceux qui n’ont rien, c’est donc dans les faits une peine pour « cause de pauvreté » ayant pour objectif d’appauvrir les pauvres (emprunts, gages, etc.).

Ce chantage étatique n’a certes rien de glorieux mais pour une fois –fait suffisamment rare pour être souligné – dans l’esprit de cette loi (de la contrainte par corps), les choses sont claires, point d’hypocrisie ici !
T’as d’l’oseille
et tu payes,
t’es « libre » !
T’es pauvre
et tu peux pas payer
donc tu donnes ton temps
et ta « liberté » !

LETTRE D'UN DETENUE

Bonjour, je vous écris afin de vous demander votre aide dans une affaire me concernant.
Pour un abus d’autorité qui a été fait à mon encontre. La direction administrative de Poissy s’est permis de détourner mon argent vers les douanes, et ce bien qu’auparavant j’aie averti la direction de mon besoin urgent de cet argent que ma famille m’a prêté et en accord avec eux pour l’achat d’un ordinateur afin de préparer ma réinsertion. Je me suis inscrit à des cours d’informatique, je me suis mis à travailler et voilà que tout ce que j’essaie de faire afin de préparer mon avenir, ils me l’ont brisé.
Bien entendu, je ne baisse pas les bras : j’ai écrit au procureur, à la direction régionale, afin de trouver une solution.

Je vous remercie de me donner des nouvelles en espérant que vous avez des idées à me suggérer et vous remercie pour vos actions.

Amicalement,
Karim