Ce ne sont pas des terroristes, Ce sont des communistes

Au cours de deux opérations combinées des polices espagnole et française, en novembre 2000 et en juillet 2002, plusieurs communistes militants de notre parti, le Parti communiste d’Espagne (reconstitué), entre autres le secrétaire général Manuel Perez Martinez, ont été arrêtés. Des membres de l’organisation de guerilla espagnole Grapo et d’autres organisations de solidarité, au total dix-sept personnes, ont également été arretés, et accusés d’« association de malfaiteurs » par le sinistre juge Bruguière.

Cette offensive répressive lancée en France contre les communistes espagnols constitue un acte grave de complicité avec le régime fasciste et tortionnaire espagnol, acte semblable à ceux que pratiquait le gouvernement de Vichy dans les années 40. Sous le prétexte de « terrorisme » a été lancée dans toute l’Europe une furieuse offensive qui fait l’exercice des droits et libertés les plus fondamentaux un délit. Un parquet de juges spéciaux a été créé, le délai de la détention provisoire a été allongé et les preuves ont été falsifiées pour justifier leurs procès et leurs condamnations. C’est un cas sans précédent en Europe depuis le procès contre Dimitrov à Berlin en 1934.

Dans le cas de nos camarades il n’a été trouvé, au cours des deux coups de filet, ni une arme, ni un seul gramme d’explosif qui justifie leur emprisonnement préventif durant plus de deux ans. Ils n’ont commis aucun délit en France, il n’y a aucun ordre de détention international contre eux, ni aucune procédure ouverte en Espagne. Leur unique délit est de mener une lutte résolue pour le socialisme et les libertés démocratiques en Espagne, une lutte contre les gouvernements héritiers de Franco et si semblables à lui.

Nous, les commumistes espagnols, nous sommes devenus un obstacle face aux plans d’exploitation des monopoles européens; de là la chasse qui a commencé et qui menace gravement non seulement les communistes mais tous les mouvements progressistes. Ce que les tribunaux vichystes prétendent juger n’est pas autre chose que la légitimité de la lutte des antifascistes en Espagne pour récupérer les libertés qui nous ont été arrachées en 1939. C’est un procès historique parce que c’est un procès contre l’histoire de la rébellion, et de notre conscience qui ne pourra jamais oublier, ni permettre qu’on efface la mémoire de tous ceux qui tombèrent et des centaines de milliers qui furent, et sont, arrêtés, torturés et emprisonnés pour ne pas se laisser domestiquer par les héritiers de Franco, ses semblables.

C’est pourquoi nous lançons un appel urgent aux communistes et à tous les antifascistes français pour qu’ils dénoncent cet attentat aux libertés et que la solidarité envers leurs frères communistes espagnols se manifeste à nouveau comme en 1936.