Plan 4 000
(sécurité super star)

Les raisons avoncées par les gouvernements de droite comme de gauche au projet de construction de nouvelles prisons sont « plus d’hygiène, plus de confort… ». Par cela on comprend plus d’isolement et la mise à l’écart des « individus dangereux » du reste des prisonniers. On comprend aussi plus de places, parce que mettre en pratique la politique sécuritaire signifie voter de nouvelles lois (LSQ, plan Vigipirate renforcé, lois anti-terroristes…), donner les moyens aux flics de les faire appliquer (réforme de la loi sur la présomption d’innocence) et développer la justice expéditive avec de plus en plus de comparutions immédiates. Cette suractivité des keufs et des juges a comme conséquence l’enfermement massif de toute une partie de la population, les incivils, les délinquants (grands ou petits).
Ce projet n’oublie personne. Des centrales ultra-sécuritaires aux MA, des centres de rétention aux maisons de correction. Ce dernier terme peut surprendre, en effet, depuis quelque temps on pensait pouvoir l’oublier, que nenni, la droite sitôt au pouvoir a relancé la chasse aux enfants, ils ont proposé une maison de correction par département. à Nîmes, le maire a déjà répondu favorablement, pour y mettre les 13-16 ans (qu’on ne peut pas incarcérer).


1996, un groupe de travail est constitué, présidé par Jean-Claude Parriaud (ingénieur général honoraire des Ponts et Chaussées). Suite à la construction des prisons du plan 13 000, ce groupe avait pour mission d’établir les « améliorations » à apporter dans l’hypothèse d’un nouveau projet de construction. Leurs recommandations visaient particulièrement à différencier l’architecture des établissements suivant le type de population pénale et à améliorer la sûreté de ces établissements.
1999, Guigou lance un concours pour choisir les architectes qui vont être chargés de réaliser la construction de 4 000 nouvelles places de prisons. Les lauréats sont le groupe Autran-Eiffage pour la première tranche et le groupe Architecture Studio-Quille Dalla Vera pour la seconde.
Ces deux groupes ont décroché ce contrat pour avoir respecté à la lettre le cahier des charges du ministère de la Justice.
Pour ce qui est de séparer, d’isoler les prisonniers, ils prévoient de diviser chaque établissement en quartiers, eux-mêmes divisés en secteur d’hébergement permettant ainsi qu’il n’y ait pas plus de trente prisonniers par secteur. Chaque cellule (prévue pour une seule personne) est équipée de douche. Les cours de promenade, délimitées par les bâtiments, sont totalement séparées les unes des autres. Tous les déplacements sont étudiés pour que les différents secteurs ne se croisent pas et chaque quartier est équipé d’une salle de sport et d’une bibliothèque.
En ce qui concerne le confort des matons tout est prévu pour que, à l’inverse des prisonniers, ils ne soient jamais isolés et restent en contact visuel permanent. Ils auront de véritables bureaux en détention, la lumière naturelle, une bonne ventilation, des chambres individuelles avec douches et WC et une salle d’attente avec office.
La sécurité n’est pas laissée au hasard (voir l’encadré sur Seysses).

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