A FRESNES J'AI PEU PLIE...

Dans cette partie de poker qu’est la vie, ils sont quatre à diriger cette immonde société… Mais ce n’est pas un carré d’as, ce serait plutôt quatre « organismes » apocalyptiques, soit : gouvernement, flicaille, justice, prison. Ils tirent les rênes de cette beurk de société (prétendue égalitaire) à leur guise pour faire d’eux une classe dominante. Le régime actuel penche de plus en plus pour un régime totalitaire pour faire de nous (ouvriers, chômeurs, RMistes, détenu(e)s) une classe rectiligne, soumise, obéissante, sans reconnaissance de la diversité individuelle. Or ce n’est que par cette dernière qu’une société peut aller de l’avant, en reconnaissant les talents de chacun et chacune, en respectant les idées de chacun et chacune (sauf FN, faut pas déconner…). Mais pour cela, il faudrait que ces fléaux s’en donnent la peine, qu’ils puissent donner des moyens financiers et matériels aux écoles, aux associations, aux éducateurs, etc., pour épanouir les dispositions intellectuelles, artistiques, naturelles de tout individu, sans distinction de race ou de classe sociale.
Pourquoi un ouvrier qui bosse très bien ne peut monter dans la hiérarchie s’il n’a pas de diplômes ou s’il ne passe pas de concours ? Pourquoi tel lycée, telle école, telle banlieue sont montrés du doigt et marqués en rouge : « cas difficile ». Pourquoi ? Parce que ces {~!=MN !!! fléaux ont créé l’élitisme social et totalitaire et ne veulent pas reconnaître la diversité individuelle et la richesse qu’elle peut amener. Je ne parle pas de la richesse friquée mais de la richesse du savoir, de la connaissance, de l’humanisme. Pour ces fléaux, cet élitisme ne peut se faire que par des gens de bonne famille ; pour les « autres », ils créent des ghettos, réserves pour rebelles sociaux, pour fauves, pour mieux les « dompter », les dresser, mais tôt ou tard les fauves finissent par se retourner contre leurs prétendus maîtres. Pour essayer de calmer un tant soit peu les esprits au niveau des études (un exemple au hasard), l’an dernier ou il y a deux ans, une « branche » de cet élitisme avait décidé de faire entrer à Polytechnique quelques jeunes issus de familles modestes voire pauvres, et ces connards de fils à papa qui sont inscrits quasiment à leur naissance dans ces écoles ont osé protester… Gerbant !
Pour qui se prennent-ils ? Tout gamins, leur biberon était rempli de biftons ; auraient-ils oublié qu’au XIXe siècle, ce même genre d’école était interdit aux gosses de familles fortunées ? Il faudrait enfoncer à grands coups de daraks (marteau) dans leur caboche qu’il n’y a pas de métier ou d’étude plus nobles ou secondaires qu’un autre… Un éboueur a tout autant de mérite qu’un élu, si ce n’est plus.
Chacun sait, mais peu de monde ose le dire tout haut, qu’au cours de l’histoire toute révolte, révolution, qui se sont faites l’étaient au nom de la liberté de pouvoir s’exprimer et pour une reconnaissance de la diversité individuelle… Mais ces fléaux ne voudront jamais le reconnaître, bien au contraire ! Car la richesse humaine que peut rapporter cette reconnaissance de la diversité ne remplira jamais leurs poches. Alors pour que cette diversité ne prenne de l’ampleur, ils font de nouvelles lois de plus en plus strictes ; des peines de plus en plus lourdes, des conditionnelles de moins en moins courantes. Il y en a marre de ces bouffons qui disent que la prison est inhumaine ; qu’elle est un lieu de non-droit ; que l’on y meurt ; qu’elle brise les liens familiaux, amicaux ; il y en a marre de ces gauchistes, de droite, cathos, qui pleurent en disant que la prison tue à petit feu… Il y en a marre de ces hypocrites qui se disent humains et qui incarcèrent à tour de bras celle ou celui qui ose faire un pet de travers… Il y en a marre de ces connards qui par leurs discours tuent la lutte anticarcérale… Il y en a marre de leurs faux chiffres… Il y en a marre de ces hypocrites qui cachent que la prison est un lieu d’exécution physique, morale ou sociale ! Il y en a marre de ces politiques qui osent dire qu’ils ont la volonté d’humaniser les prisons mais qui cachent leur volonté de vouloir mieux et encore plus s’en servir !
Tout ce temps, tous ces mois passés derrière les barreaux font tout de même que je reste un être humain, un être vivant, un être pensant jusqu’à ma mort. Je croyais avoir vu beaucoup de misère et de détresse sur cette planète mais ici, dans ce monde carcéral, dans ce monde à part, ce que l’on peut voir, ce que l’on constate, dépasse largement la réalité journalistique. Non !!! Je dis non à ces conneries balancées par ces enfoirés qui nous gouvernent. Non !!! L’homme, la femme, l’ado incarcérés ne sont pas ces «machines» qui fonctionnent par la force de vouloir faire du mal, qui fonctionne par une force « diabolique ». Bien souvent c’est à cause de cette société que nous, emmurés, nous retrouvons là ; enfermés dans 9 m carrés… Bien souvent parce qu’on n’a pas été un agneau du genre «j’écoute et je ferme ma gueule », parce qu’on a été considéré comme un paria, un marginal ; un juge, un procureur, un jury, nous condamne à tant de temps d’incarcération… De par ce fait, ils nous privent d’amour physique, de liberté physique voire intellectuelle… Mais ceux et celles qui nous ont porté ce coup, ont-ils vraiment cherché à comprendre quel a été le chemin qui nous a fait « déraper » ? Non. Ils se basent sur des pseudo-enquêtes et ne se fixent que sur ces bouts de torchons qui à leurs yeux ne sont que la stricte vérité. Comment ? Comment un pseudo-expert quel qu’il soit peut-il déterminer la personnalité du présumé coupable ? (Et non plus du présumé innocent car, du moment que l’on nous met les bracelets, on est considéré comme coupable…) Tout ceci n’est qu’une grosse mascarade où les trois mots représentants ce pays résonnent comme une antiphrase.
Dans ce broyeur carcéral, je reste droit face à cette pression de misère ; il m’est arrivé de plier un genou mais je resterai debout… Je suis et resterai libre car personne ne viendra marcher dans ma tête et ne pourra m’ôter mes convictions. On peut m’attacher, m’isoler, jamais je ne tairai mes pensées… Pour oublier un tant soit peu les barreaux, on peut courir sur un terrain. Celui-ci peut être sportif, politique ou sentimental… ou les trois à la fois. Pour cela, il faut avoir une force physique, mentale…une volonté de ne pas plier. Cette volonté est en chacun de nous… Elle peut être alimentée par vous… Ami(e)s, inconnu(e)s, détenu(e)s, associations ou organisations qui nous apportez soutien moral et qui dénoncez la vérité carcérale.[…]
L’Etat, les lois, les prisons ont fait leur temps, qu’ils crèvent !!! Force, détermination, solidarité à toute l’équipe ainsi qu’à tous les aminches dedans-dehors.

David

HOMMAGE A DURN

Aujourd’hui, jour de deuil. Jour triste pour de nombreuses personnes. Un homme a disjoncté et a tiré sur le conseil municipal de Nanterre comme tout le monde le sait. Hommage aux victimes de ce carnage…
Je rends hommage à Richard Durn, lui aussi victime de ce carnage. Qui l’a poussé à commettre un tel acte ? Qu’est-ce qui a fait que M. Durn disjoncte ainsi ?
Les voleurs en col blanc parlent d’insécurité, émettent des réticences quant à la vente et à la détention d’armes déjà si strictes. Mais personne parmi tous ces politicards n’osera dire que c’est eux, leur système pourri et véreux, qui ont fait M. Durn. Ce gars-là n’était pas un con, de bonnes études, sympa et serviable d’après son entourage. Pourquoi pendant dix ans on a fait semblant de s’occuper de lui ? Pourquoi pendant dix ans on ne lui a donné que des faux espoirs ? Pourquoi pendant dix ans il a dû relever la tête après s’être maintes fois cassé la gueule ? Pourquoi pendant dix ans on lui a fait croire que des portes s’ouvraient à lui et, arrivé aux pieds de celles-ci, on les lui fermait au nez ? Pourquoi pendant dix ans on lui a dit qu’il avait des compétences et on ne lui a donné que des miettes ? Pourquoi ? Pourquoi ? Avant de vous poser la question de l’insécurité que vous créez, mesdames et messieurs les politiques, consacréz-vous aux exclus, aux laissés-pour-compte, aux oubliés, aux injustices dont vous êtes responsables.
Je ne cautionne pas cet acte mais je ne le condamne pas non plus. Combien de personnes peuvent réagir comme M. Durn ? N’importe qui peut ainsi péter un câble ! Les médias disent que c’est l’acte isolé d’un fou… peut-être, mais il n’a pas tiré dans la foule ! Il a tiré sur ceux et celles qui ont été directement ou indirectement responsables de sa situation et ça, ça peut arriver à tout le monde. Celle ou celui qui me dira : « Ca ne pourra jamais m’arriver » je lui répondrais : « Tu ne peux pas dire cela car tu ne peux pas savoir et tu ne sauras jamais comment fonctionne un cerveau… »
Que ça choque ou non, en mon âme et conscience, je rends hommage à M. Durn. Richard, où que tu sois, mes pensées s’envolent vers toi et t’accompagnent. Je rends également hommage aux autres victimes mais ton nom dans mes pensées ne sera jamais rangé dans le tiroir « oublié ».

David