UN NOUVEAU MARCHE POUR MCDO (1ère partie)

Nous vous adressons ce courrier afin de vous informer de ce qui se passe ici. L’Envolée circule, mais les jeunes des cités que vous défendez si bien n’en ont rien à foutre de le lire, préférant VSD, Voici et autres grosses merdes. Comme pour la télé, ils préférent l’opium du peuple que sont le foot et « Loft Story ». Grâce à l’appui d’un compagnon militant anarchiste et maçon, détenu depuis treize ans, nous avons créé ici une fraternelle qui nous sert de moyen de lutte pour dénoncer notre situation. Il nous a initiés un peu mais c’est très dur d’être athée et libre penseur au milieu de tous ces jeunes, qui sont encore plus croyants que les bigots de Saint-Nicolas-du-Chardonnet !

Nous comptons sur votre compréhension pour lire et publier ce texte afin de dénoncer ce qui se passe dans cette prison, comme vous le faites pour les autres, celles que Sarkozy va remplir après avoir amnistié avec sa mafia les politicards véreux, qui sont la véritable mafia de ce pays.

Après la Sodexho qui fournit les repas immangeables de nos prisons privées et force ainsi les détenus à acheter des denrées au prix fort pour se nourrir correctement, voilà que McDo entre en prison par la grande porte. Sachant qu’une bonne part de la population pénale est faite de jeunes détenus de la génération McDo, l’Administration pénitentiaire se fait l’agent publicitaire du géant américain de la merde à bouffer. Nous vous faisons parvenir l’affiche collée dans les bâtiments de détention de Val-de-Reuil.

Ce centre de détention est réputé pour allonger les peines. Son ancien directeur fut l’un des membres fondateurs de l’ex-FN pénitentiaire, à Villeneuve-lès-Maguelonne. Aujourd’hui encore, la direction de Val-de-Reuil est classée à l’extrême droite et est obsédée par les intégristes musulmans. Ils n’hésitent pas à raconter que les détenus d’origine maghrébine envoient le peu d’argent qu’ils ont ou gagnent dans l’esclavage des ateliers à des groupes islamistes.

Sa juge d’application des peines (JAP), hyper répressive, surtout avec les étrangers et avec les détenus en fin de peine, fait que Val-de-Reuil, comparativement aux maisons centrales, a le plus petit nombre de mises en liberté sous condition, permissions de sorties et remises de peine.
S’ajoute à cela l’arnaque sur les achats de matériel informatique. Par exemple, une cartouche, vendue 8 euros sur catalogue pour une imprimante Canon en maison centrale, sera vendue ici 43 euros. (En fait sur le catalogue, les quatre cartouches sont vendues au prix d’une à Val-de-Reuil.) Un PC coûtant dehors 1 000 euros sera vendu ici 1 700 euros (des compagnons sont allés vérifier dans ce magasin). D’ailleurs, le même, vendu dans le catalogue de La Redoute à 1 000 euros, sera interdit à l’achat afin de faire bénéficier le fournisseur : un membre du personnel est partie prenante dans son magasin !

Et ça s’accumule : une affaire de détournement de fonds sur les pécules des détenus par un chef de détention et son épouse a été écrasée par le procureur du coin (nous sommes dans le fief de J.-L. Debré). Les deux sont toujours en place. L’argent destiné à la réfection des cellules, surtout des peintures (qui n’ont jamais été refaites depuis douze ans), disparaît. Des détenus sont tombés malades dernièrement à cause de la nourriture immangeable, voire pourrie. On sert des repas à l’eau, avec souvent la même chose midi et soir.

Val-de-Reuil, le CD où personne ne demande à venir, surnommé le « CD-allongement des peines » dans les autres prisons. La juge d’application des peines et sa commission d’application des peines (CAP) abusent de leur autorité pour refuser permissions, libérations conditionnelles, remises de peine (RP), remises de peines supplémentaires (RPS), en trouvant des arguments fallacieux pour toujours tout rejeter. Ambiance déplorable en détention : les détenus vivent en permanence sur les nerfs, subissant sans cesse les provocations de certains chefs de service. Le chef de détention, bien seul pour tenter de changer les choses, ne vient pratiquement plus en détention, comme s’il se sentait impuissant depuis son arrivée récente.

POUR LIRE LA SUITE