UN NOUVEAU MARCHE POUR MCDO (2ème partie)

Le sous-directeur, formé à l’école du fondateur du FN pénitentiaire, ne reçoit jamais les détenus, les évite même, on dirait qu’il a peur d’eux. Il refuse tout dialogue alors que beaucoup ici, qui ne sont pas des voyous, voudraient bien le rencontrer et discuter de leurs problèmes. Le service socio-éducatif, jamais là, ne sert vraiment à rien. En fait, si : il sert de tampon entre le détenu et la JAP, qui refuse tout de toute façon. Il n’y a aucune permanence socio-éducative, ni d’assistante sociale ni d’éducateur, pour 350 détenus en moyenne. Rien n’est fait pour la réinsertion en réalité. On ment au détenu en lui faisant croire qu’on va l’aider, en lui faisant du chantage avec les fameux plans d’execution des peines (PEP) toujours pas institutionnalisés d’ailleurs : ils restent officieux, sans caractère obligatoire, mais servent au chantage aux RP, RPS, permissions, libertés conditionnelles. Car, ça oui, Val-de-Reuil, c’est le chantage permanent, mais le type n’aura jamais rien au bout. On le pousse à balancer pour rien, mais, à la moindre infraction, c’est le mitard, en peines doublées par rapport aux centrales. Un détenu, qui avait fait faire un reportage par Karl Zero sur Val-de-Reuil grâce à ses relations, a subi un chantage de la direction, mais il avait un député dans la manche. Sinon il aurait subi la répression spéciale Val-de-Reuil. La JAP veut que les détenus paient les parties civiles, chose louable effectivement, mais avec quoi ? Les détenus travaillent comme des esclaves dans des ateliers qui sont de véritables mines, sans lumière du jour, pour des salaires de misère. Ils se voient déjà retenir 10 % sur leur maigre paye pour les parties civiles. Cette JAP veut que le détenu paie plus alors qu’aucun texte législatif n’exige que, en plus de ces 10 %, le détenu doive encore se serrer la ceinture pour payer les parties civiles, surtout quand ce sont des banques.

Il faut ajouter que les repas sont tellement infects que le peu que touche un détenu en salaire ou en mandat doit être consacré à la nourriture, sinon il crève la faim.
On a vu cette juge refuser une permission parce que le lieu d’hébergement du détenu était criminogène. Ce détenu habitait la région parisienne. À part Neuilly, le XVIe, ou à la rigueur Villennes-sur-Seine, quelle ville n’est pas criminogène autour et dans Paris ?
On a vu cette juge refuser des remises de peine parce que le détenu avait de mauvaises fréquentations en détention. Ah oui, mais alors il doit s’enfermer dans sa cellule 24 heures sur 24 car, si nous ne nous trompons pas, il n’y a que des délinquants et des criminels en prison !

On a vu un détenu voir sa peine allongée de six mois, sans permission, pour détention de stupéfiants, avec plainte au parquet. La cour d’appel de Rouen, des magistrats de haut rang donc, ont rendu un arrêt de relaxe à l’encontre du détenu (dossier n° 02/00044 GM, arrêt du 13 mars 2002, CA de Rouen, procureur d’Evreux contre Bensemiane Ouaïb). Ce détenu n’a bénéficié de rien, surtout parce qu’il était maghrébin. Il n’avait pourtant rien d’un islamiste, même si le directeur en voyait partout.

Cette JAP applique un Code de procédure pénale inconnu de nous : il est anormal que des détenus veuillent partir d’ici parce qu’ils sortent plus vite ailleurs quand ils sont transférés disciplinairement. En principe, un CD est fait pour des détenus considérés comme réinsérables. Ici, personne n’est considéré comme réinsérable ! En quatre mois, il n’y a eu que 5 libérations conditionnelles, sur 350 détenus environ, alors que dans les centrales c’est 2 par mois en moyenne, sur 200 détenus.
En fait cette JAP se prend pour Dieu, elle ne conçoit la réinsertion que dans l’esprit judéo-chrétien du repentir et de l’expiation. Les détenus musulmans, athées, anarchistes, francs-maçons, simples révoltés, ne sont pas réinsérables pour elle. En fait, elle n’aime pas non plus les affaires de banditisme ni les affaires de drogue.

Un nouveau directeur a été nommé : M. Phillipon, qui vient de Toul. On ne l’a pas vu, c’est un fantôme pour l’instant. Encore un qui attend sa retraite : il a 50 ans, il ne changera rien à Val-de-Reuil alors qu’une réorganisation est nécessaire. Mais depuis son ouverture, Val-de-Reuil a pris le pli spécial FN, avec des matons qui n’en rament pas une. C’est tant mieux d’ailleurs, nous ne les voyons jamais. Ils aiment faire grève pour un rien, en se plaignant du manque de personnel alors qu’ils passent beaucoup de temps à draguer leurs collègues féminines en évitant la détention (pour ça il n’y a pas à se plaindre). Et c’est une équipe dite du FN.
En fait, comme partout, avec leurs syndicats infiltrés par l’ex FN pénitentiaire, ils parlent de réinsertion comme s’ils s’en préoccupaient, alors qu’ils n’en ont rien à foutre. Ici, ils ne cherchent même pas le dialogue et s’enferment dans leur bulle de surveillance. Quelques jeunes tentent de dialoguer mais, comme à Fresnes chez les tortionnaires de Michel Ghellam, les autres menacent ceux qui veulent discuter, et celui qui insiste est mis en quarantaine. D’ailleurs, un jeune surveillant black de centrale s’est vu refuser la salle commune des surveillants par ses collègues, par racisme anti-Noirs.

Et voilà que McDo est implanté chez nous en toute illégalité, car il est toujours interdit de faire de la publicité auprès des détenus pour une marque, si la loi n’a pas changé. La prison pouvait très bien vendre la merde McDo sans lui faire de la pub, comme si McDo nous soutenait alors que c’est une boîte antisyndicaliste qui exploite ses employés comme on exploite les détenus en prison. Nous vous demandons d’en faire état à la Confédération paysanne d’où est issu José Bové, nous comptons sur vous, merci. Nous vous joignons la copie conforme de l’affichage McDo en détention.

La Fraternelle des détenus de Val-de-Reuil
Centre de détention « Les Vignettes »
27107 Val-de-Reuil