BREF, ATTAC
«Le fait qu’on assimile mon système de taxation des opérations
de change à une réforme de gauche demeure pour moi
une énigme».

James Tobin

L’organisation Attac, pseudo-révolutionnaire et citoyenne, ne rejette pas la politique en général – la politique comme jeu de conciliations – ni l’économie monopoliste des groupes financiers ni le pouvoir totalitaire des entreprises transnationales.
Le dernier sommet monégasque, dont elle a fait partie, entourée de têtes couronnées et de managers en haute finance, est une révélation. La manifestation accablante de son esprit bourgeois. Comme l’est sa participation au « carnaval » de Porto Alegre, parfumé aux fragrances des représentants de la politique mondiale sociale-démocrate. Ministres français et candidats présidentiels en première ligne.
Tout cela relève du spectacle putassier !

Concernant un mot dont elle a refusé l’usage : CAPITALISME.
Tout d’abord, elle prétend que son quadrillage auprès des « misères du monde » serait le seul fait de sa forme libérale. Tromperie ! Le Libéralisme est la forme d’existence du capitalisme à l’époque de la globalisation et de la dominance totalitaire des capitaux, les plus puissants.
– La barbarie n’aura jamais un visage humain ! –
Ensuite, elle est bien disposée à s’occuper de capitaux lorsqu’elle pourra tirer son profit des nouveaux capitaux à gérer, par exemple ceux qui se pourront générer par la taxe Tobin.
Elle prétend parler aux humbles, aux révoltés, mais, dans son discours intello-chic, elle ne s’adresse qu’à la seule petite-bourgeoise « éclairée ». Prévenant de menaces bien plus terribles. Par « menaces », il faut entendre « révolution » et pas autre chose. Car pour elle, la révolte et la violence des faibles est un malheur, sinon un crime.
Cette organisation coordonne la parole de ceux qui disent aux plus puissants : « Attention, soyez humains, sinon les pauvres pourraient bien vous demander des comptes. »
En cela, elle sanctifie et consacre la domination, et non son contraire.

Attac est un programme interne à la domination bourgeoise !!
Attac est une invention des capitalistes, visant à étouffer toute contestation sérieuse !
C’est le produit d’un climat politique propice aux simplifications et à l’amnésie sociale.
Elle va jusqu’à participer à la négation du seul ennemi à la polarisation extrême du modèle libéral-global : le prolétariat révolutionnaire.
Elle ne propose qu’une vague continuité de la révolution bourgeoise et citoyenne, et non une rupture. Son objectif premier est d’atteler le prolétariat à la charrette du programme bourgeois et de lui ôter toute idée d’autonomie.
C’est oublier non seulement le fait qu’à l’époque des monopoles, celui qui choisit le camp de la bourgeoise est réactionnaire et seulement réactionnaire. Mais c’est aussi oublier le sens historique du mouvement réel, de la révolte de ceux qui s’opposent vraiment à l’intolérable de la situation mondiale.
Nous, ce que nous voulons, ce n’est pas une réforme du capitalisme mais son élimination totale. La conciliation, les compromis et les taxes n’appartiennent pas à notre discours. Ils en sont l’antinomie !
« Il est une heure où protester ne suffit plus.
Après la philosophie il faut l’action.
La vive force achève ce que l’idée a ébauché. »
Victor Hugo
Le fait de n’être pas d’accord avec un « système d’idée » qui peut présenter en surface, et seulement en surface, nos mêmes modèles humanitaires, il ne vaut pas dire ne pas collaborer conjointement pour la réussite d’une résolution. Cela signifie que là où VOUS arrêtez votre discours NOUS continuons notre combat. Stimulant son résultat extrême, dans un engagement unilatéral et pur, dépourvu de toute position politique, telle que l’on peut discerner dans la panoplie qui nous est proposée jusqu’aujourd’hui.
Notre résolution, elle n’envisage ni droite ni centre ni gauche !
Nous optons pour la position NEUTRE, celle du : SPONTANÉISME ARGUMENTÉ PAR L’AUTODÉTERMINATION.
Avant de considérer un propos pseudo-politique, revenir donc en arrière, chiffonnant des idéologies surannées, succédané de la pensée humaine, nous protégeons la « proposition de l’être » en tant que forme vivante, pensante, et toutes ses « annexes » y compris le DEVOIR D’EXISTER ; non pas le fait d’être supprimé socialement, parfois biologiquement, par l’entremise de lois et règles politiques, économiques, financières, imposées par le moyen direct des idéologies qui s’ordonnent dans une « solution de facilité ».
Nous osons arguer qu’elles s’excitent dans une « solution de finalité » ! Finale !!…

À l’heure actuelle, la loi du silence persiste et insiste dans tous les domaines sociopolitiques.
Un vent d’extrême droite souffle sur toute l’Europe, y compris les pays prétendus « doctrinalement » libres :

« Ils » nous dissimulent notre « Avenir » !
« Ils » nous mystifient notre « Devenir » !
« Ils » nous camouflent notre « Présent » !
« Ils » polluent notre « Histoire », notre « Culture », notre « Pensée » !!

C’est ceci l’incontestable CRIME contre l’Humanité !
Il est temps de se décider à dire NON au milieu de tous ceux qui disent OUI par lâcheté ou par lassitude. Ouvrez vos fenêtres et dites NON au monde entier…

J’entendais les mots claquer dans le ventre, tout autour il y avait l’aveu du péché dans la foulée du temps avancé. Mes iris tétaient la lumière, alors que les mots prenaient la porte transportant vos ombres vers la source de leurs cendres.


Luigi Ciardelli
Texte rédigé à la maison centrale d’Arles, février 2002.
(document destiné à être divulgué par la presse internationale libertaire)