Guy Autran
5, rue Lemaignan, 75014 Paris
Tél : 01 .40. 78. 84 .00 Fax : 01 .40. 78 .85 .98
Né le 14.11.1940 à Annot (04), architecte DPLG, urbaniste
JUVP, secrétaire général de lAcadémie
darchitecture, enseignant (de 1983 à 1986) à lécole
darchitecture de Nancy.
Architecte des prisons dÉpinal, Villefranche, Saint-Quentin-Falladire,
Villenauxe-la-Grande, Rémiré-Montjoly, Seysses (Toulouse),
Le Pontet (Avignon), Séquedin (Lille)
aux « systèmes
de sécurité maximale ».
Récompensé pour ces faits et son zèle par le ministère
de la Justice de lOrdre national du Mérite.
Pense que son travail est « humanitaire ».
Le concepteur de cette prison
(celle du Pontet à côté dAvignon) du XXIe siècle
est larchitecte parisien Guy Autran, un spécialiste qui a
déjà réalisé de nombreux centres pénitentiaires
(Épinal, Villefranche, Saint-Quentin-Falladire, Villenauxe-la-Grande,
Rémiré-Montjoly) et à qui a été attribuée,
après concours, la première tranche du Programme 4000 (construction
des établissements de Seysses-Toulouse, Le Pontet-Avignon et Séquedin-Lille).
Autran a séduit lAdministration pénitentiaire (AP)
et notamment sa directrice, Martine Viallet, pour qui « le projet
est très aéré, il y a de la lumière partout,
des dégagements, des vues, le personnel respire. Tout ça
évite davoir limpression dêtre entre quatre
murs » 1. Cest bien là la « philosophie »
de larchitecte, « amener le détenu à accepter
sa condition sans révolte », « que le détenu
aussi bien que le surveillant acceptent involontairement lenfermement
» ; il voit donc dans la conception de ces prisons modèles
« une mission presque humanitaire ».
Pourtant larchitecte na pas été choisi par lAP
pour son humanitarisme, la luminosité ou la beauté de ses
constructions, mais pour le zèle sécuritaire dont il sait
faire preuve. Pour le Programme des 4000, il est le seul architecte à
avoir scrupuleusement observé limposant cahier des charges
sur la sécurité, étape qui élimina les autres
concurrents. Mais Autran cherche à en faire plus, à faire
mieux, plus sévère, en innovant sans cesse, en utilisant
les dernières technologies, en imaginant des techniques pour favoriser
la surveillance, faciliter la tâche et la protection des matons,
limiter au mieux les contacts entre taulards et matons, ou lutter contre
les évasions
Des trucs et des détails dont lAP
navait même pas eu lidée et qui la ravissent.
Son concept carcéro-humanitaire sappuie sur « la réduction
des circulations, lautosurveillance, la limitation des déplacements
» avec lutilisation massive de lélectronique
et de la vidéosurveillance (le nombre de matons pouvant être
réduit, ces prisons sont économiques).
Pour Guy Autran, cet inventeur de prisons, ce rêveur de barbelé,
cet utopiste de la cage, le centre du Pontet doit être un chef-duvre,
un nouvel écrin pour sa piètre philosophie
Son application
ne semble pourtant pas toujours bien comprise, notamment par les taulards
qui ne saisissent pas assez le côté humanitaire et trop le
froid sécuritaire
La maison darrêt de Rémiré-Montjoly,
Guyanne, construite selon ses plans en 1997, a connu en juillet 1999 une
tentative dévasion qui sacheva par la mort de deux
prisonniers et une mutinerie où furent détruites plus dune
centaine de cellules.
|