Après la mutinerie
de Darroca en 1992, durant laquelle furent séquestré lactuel
directeur des institutions pénitentiaires ainsi quun juge
de surveillance pénitentiaire, et qui fut étouffée
par lUEI (unité spéciale de la guardia civil), les
luttes anticarcérales aussi bien à lextérieur
quà lintérieur semblent sêtre amoindries.
Du moins, nous nen avons pas de traces.
La volonté que cette lutte sétende à dautres
prisonniers, quil y ait un réel soutien de lextérieur
afin que les conséquences de leurs actions ne soient pas quune
répression accrue à leur égard, se concrétise
: « Nous avons pensé à la possibilité de tisser
un réseau de communication à travers les écrits.
Des prisons, nous enverrons des écrits à divers collectifs
qui se chargeront de les dactylographier pour les renvoyer au plus de
détenus possible. Évidemment, ce serait réellement
intéressant si les collectifs diffusaient aussi des écrits
avec leurs idées, infos et opinions.
Ainsi les quatre jours de grève de la faim organisés du
16 au 19 mars 2000 vont être coordonnés avec de nombreuses
actions à lextérieur. Cette lutte, qui a pour mots
dordre principaux : abolition des Fies et de lisolement, libération
des prisonniers malades, fin de léloignement et des transferts
continuels, va être suivie par plus de 200 prisonniers dans une
vingtaine de prisons espagnoles. Des prisonniers du deuxième degré
participent activement à cette lutte qui ne se limite donc plus
exclusivement aux prisonniers en isolement total.
La résistance des prisonniers en Fies prend forme dans des grèves
de promenades, des refus de plateaux, des grèves de la faim (tournantes
sur différentes prisons ou ponctuelles et coordonnées, par
exemple un week-end par mois), des grèves des bras croisés,
des campagnes de pétitions, des envois de communiqués
En plus des trois revendications principales, les prisonniers demandent
: la fin des manipulations policières et de la criminalisation
médiatique, labrogation des lois antiterroristes, la libération
de tous les prisonniers qui ont fait plus de vingt ans ou trois quarts
de leur peine, larrêt de la censure du courrier, laccès
à de réels soins médicaux, lobtention des cinq
appels téléphoniques par semaine prévus par le règlement.
La répression quexercent les matons et lensemble de
lAdministration pénitentiaire tente de briser cette lutte
: tortures, fouilles corporelles intégrales qui, si elles sont
refusées, se transforment en tabassages, dispersion au sein de
la prison puis transferts disciplinaires, censure du courrier, refus de
faire parvenir les mandats extérieurs, privations multiples
Cependant, on sait quà lintérieur de la prison,
les actions de solidarité sont nombreuses et diverses (par exemple,
suite à la torture de lun dentre eux, des voisins de
cellule ont détruit leurs cellules, dautres se mettent en
grève de la faim, préviennent lextérieur
).
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