Durant la période 1977-78 les Groupes autonomes
organisèrent à Barcelone, Madrid et Valence des attentats
contre des tribunaux, la prison Modelo de Barcelone et contre des édifices
de ladministration judiciaire, en soutien aux luttes des prisonniers.
En 1980, les Commandos autonomes anticapitalistes firent sauter une maison
de correction en construction à Azpeitia (Euskal Herria), affirmant
dans un communiqué: « Jamais nous ne verrons un enfant enfermé
dans une maison de correction. » Dans les années 80, nous
navons pas connaissance de luttes menées en solidarité
avec les prisonniers. Nous savons seulement que la répression est
féroce à lintérieur. Des actions publiques
réapparaissent dans les années 90.
Tous les ans, depuis 1994, à Madrid et Barcelone, le 31 décembre,
des manifestations ont lieu devant les prisons pour saluer les détenus.
Septembre 1997. Suite à la mort dun insoumis (Enrique Mur
Zubillaga) par manque de soins, à la prison Torrero de Saragosse,
de violents affrontements éclatent à Madrid qui conduisent
à la destruction du quartier Chucca et à lincendie
de la banque Caja Madrid dans le quartier Latina.
Dans la dernière semaine de novembre 1997, diverses personnes et
collectifs senferment dans la cathédrale de lAlmudena
pour dénoncer et exiger la fermeture des régimes Fies.
Durant lannée 1999, des entreprises participant à
lexploitation des prisonniers travaillant en prisons, comme le Corte
Inglès et Eroski, sont la cible de plusieurs attaques incendiaires
et dactes de vandalisme (jets de pierres, serrures bouchées,
etc.).
Le 28 mai 1999, deux jeunes perturbent lallocution de la candidate
du Parti populaire espagnol en jouant de la trompette et jetant des tracts
du haut de la tour de lhorloge sur la place dEspagne à
Victoria. Ils déploient une banderole sur laquelle est inscrit
: « Le PP piétine les droits des prisonniers ».
À la suite dune grève de la faim de quatre jours (du
16 au 19 mars 2000) organisée par des prisonniers à lisolement
et suivant leur demande dun soutien de lextérieur,
diverses initiatives seront réalisées de mars à mai
dans différentes villes dEspagne, du Pays basque et à
Milan.
Manifestations, rassemblements, débats publics et conférences
de presse sont organisés, avec notamment pour mot dordre
: « Amnistie pour lan 2000 », « Ni Fies, ni éloignement,
ni malades en prison », devant des ambassades, des bâtiments
de lAdministration pénitentiaire, des prisons, et dans la
rue. Quelques personnes ont simulé des pendaisons au-dessus dune
autoroute qui passe près dune prison, dautres ont entamé
une grève de la faim pendant les quatre jours.
La répression étatique face à ces luttes se durcit
dun point de vue judiciaire et médiatique avec une criminalisation
croissante des groupes de soutien. On peut donner lexemple de la
manifestation qui se déroula le 20 novembre autour de la prison
de Soto Del Réal et durant laquelle des briques furent jetées
sur les forces de lordre. six arrestations, quatre personnes relâchées
et une personne torturée et inculpée d« attentat
contre lautorité » et de « tentative dhomicide
».
Les différentes actions des prisonniers continuent à être
relayées à lextérieur, sous formes diverses,
allant des manifestations des mères contre la drogue à lassemblée
de Barcelone en passant par des actions des Groupes autonomes.
* Cf. Groupes autonomes libertaires, Appel de la prison de Ségovie,
Champ libre, Paris, 1980.
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