LES PARLOIRS

D’après toutes les informations que nous avons reçues, l’administration pénitentiaire « fait la misère » aux prisonniers chaque fois qu’elle en a la possibilité. Un peu comme leurs collègues flics ils s’inscrivent dans la dynamique bleu marine, poussés en avant par un climat tout répressif. Dans les centrales, ils essayent de remettre en cause l’ouverture des portes de cellule pendant la journée, la durée des parloirs etc.. A Clairvaux, centrale particulièrement excentrée, la direction renvoyait des familles qui viennent de très loin pour dix minutes de retard ; à Poissy, la durée des parloirs est revue à la baisse et une caméra est installée dans les parloirs famille, empêchant toute intimité déjà fort relative.
Dans les maisons d’arrêt, les prises de rendez-vous sont de plus en plus compliquées, les lignes de téléphone sont constamment occupées. Visiblement il manque de personnel pour répondre et assurer un tour supplémentaire de parloir, il suffirait d’en récupérer quelques-uns en détention, cela en ferait toujours moins pour faire chier le monde. Normalement, les familles peuvent visiter 3 fois une demi heure par semaine un prévenu, et une heure pour un condamné : cette règle, déjà bien insuffisante, n’est même pas appliquée. Ils invoquent la surpopulation et le manque de personnel, n’hésitant pas à faire pression sur un point sensible, sachant très bien qu’en s’attaquant aux seuls moments de contacts qu’ont certains prisonniers avec l’extérieur ils jouent avec le feu. Leur explication ne tient pas debout, dix ans auparavant les taules étaient aussi remplies sans qu’il n’y ait tous ces dysfonctionnements.

« Il y a 18 Basques au mitard, tous ceux de Fleury, à cause des parloirs, car ici le parloir c’est 30 minutes trois fois par semaine, donc six heures par mois, et eux ils demandent à avoir une heure six fois par mois. Ici ils ne veulent pas. Ca fait deux ou trois semaines qu’ils sont au mitard. En ce moment au D3, les porte-clés nous font de plus en plus de provocations. On en a un qui aboie tout le temps et qui met des rapports gratuits, la direction est au courant, mais elle lui donne toujours raison pour ne pas changer. De plus, il est appuyé par son syndicat. ».