Kaos 42 NOT DEAD
Salut les Mecs et les Meufs de l’Envolée

EXTRAIT :
Moi je suis Nabil, j’ai 21 ans j’habite sur la planète terre, je suis punk depuis l’âge de 12 ans et actuellement incarcéré à la prison de Saint-Joseph à Lyon. De l’âge de 13 ans à maintenant ça fait 7 incarcérations que je subis : une en Suisse, une à Montpellier, à Villeneuve-les-Maguelonne, trois à la Talaudière à Saint-Etienne et une à Lyon, celle que je suis en train d'effectuer. Je suis en détention provisoire pour violence volontaire avec arme ayant entraîné une ITT de plus de huit jours.
Je vous explique le 30 août 2002 alors que j’étais dans un concert à Saint-Etienne au bar le Sporting et que tout se passait très bien, à la fin du concert un vingtaine de CRS sont arrivés pour nous faire dégager. On était à peu près soixante devant le bar à siroter des bières et à bavarder avec les copains. Les CRS munis de tout leur attirail répressif (gaz lacrymogène, matraque, genouillère et casque) se dirigent vers moi et un autre ami. Ils nous disent de bouger, ce que l’on a pas voulu faire. Je me suis pris un coup de matraque dans le genou et mon pote s’est reculé plus loin. Ils ont essayé de me passer les bracelets, cela a duré à peu près dix minutes avant qu’ils y arrivent pourtant ils étaient cinq sur moi à me mettre des coups de pied dans les mains et des coups de matraque dans le dos et me tirer les cheveux. Pendant ce temps ils ont embarqué mon pote, c’est alors que trois autres amis à moi prennent parti en traitant de SS les CRS, leur crachant dessus et leur jetant des cannettes de bière. Ils se sont fait interpeller et ont passé deux jours de garde-à-vue suivis d’une comparution immédiate pour outrage et rébellion et violence sur agent de police. Nous avons été reconnus coupables des faits qui nous étaient reprochés. Deux ont pris 600 E d’amende, deux ont pris deux mois fermes et deux de sursis et moi, quatre mois fermes vu que j’avais des antécédents judiciaires pour violence. Ma date de libération était le 20 décembre 2002, avec les grâces je devais sortir le 2 décembre 2002. Mais le 15 novembre je suis extrait au commissariat de Saint-Etienne et placé en garde-à-vue pour une affaire qui datait de juin 2000. J’ai fait une audition que je vous explique en détail. (Suite à une baston le soir de la fête de la musique un mec porte plainte contre Nabil pour violence volontaire avec arme en précisant qu’il a perdu l’usage de l’œil droit, cette plainte a été déposée le 1er août et Nabil ne l’a su que le 15 novembre 2002.N.D.L.R.).
J’avais une plainte sur le dos et j’étais sur le fichier des personnes recherchées. Le 20 novembre 2002 on m’accorde une perm de dix heures dont je suis bien revenu. Le 27 novembre 2002, je passe en instruction devant le juge des libertés et de la détention qui détermine qu’il y a des risques de fuite de ma part il me place en détention provisoire et me transfère à la MA parce que ma soi-disant victime était incarcérée à La Talaudière de Saint-Joseph. Le 10 décembre, je passe en appel pour la décision du juge des libertés et des détentions. Ma liberté provisoire a été refusée parce que j’ai été recherché pendant deux ans pour risque de récidive. Le 18 décembre 2002, je passe en confrontation avec la soi-disant victime que je n’ai jamais vue et là je demande une remise en liberté. Voilà où j’en suis. Ce qui me dégoûte le plus, c’est qu’ils ne prennent pas en considération les témoignages de mes deux amis présents au moment des faits. Je risque beaucoup dans cette affaire, ayant déjà été condamné six fois pour violence et rébellion. Mes chances de regagner les rangs de la liberté s’éloignent. Voilà un peu de mon histoire de prisonnier.
(…) Je suis en grève de la faim depuis le 27 novembre 2OO2, je l’ai interrompue et la reprendrai le 1er janvier 2OO3, je réclame ma liberté immédiate ou mon transfert à la maison d’arrêt de La Talaudière où j’ai tous mes amis et ma famille domiciliée à Saint-Etienne. Je réclame aussi le droit de visite de ma petite amie. J’espère que vous recevrez mon courrier, j’aimerai recevoir de votre part les derniers numéros de l’Envolée en sachant que pour moi, le courrier est très important. Je suis prêt à communiquer avec tout le monde qui désire m’écrire, je suis très ouvert au dialogue et ne porte jamais de jugement. (…) Bon, ben voilà moi je continue mon combat contre cette Administration Pénitentiaire et si vous avez besoin de quelque chose, faites le moi savoir.

Bonnes fêtes capitalistes.
A +
L’Anarchie vaincra. Vaincre ou périr, il faut choisir.