RAPPORT DISCIPLINAIRE: LA CRAPULE DU MOIS
« Pourquoi y a-t-il 125 suicides par an en prison ? Les premiers éléments de réponse se trouvent dans le profil psycho pathologique de la population carcérale, puisqu’on y dénombre 15 % de psychotiques et 60 % de personnes présentant des troubles graves de la personnalité à expression auto ou hétéro agressive. D’ailleurs, ce qui pousse à commettre une infraction, comme un vol ou des violences sur autrui, procède le plus souvent du même mécanisme qui mène au suicide ou à la tentative : l’envahissement par un malaise intense, se manifestant par un débordement ou un vide interne insupportable, que seule la décharge auto ou hétéro agressive peut calmer. »
Et bien voilà, c’est simple mais il fallait y penser : ce n’est pas la détention qui produit les suicides, les prisonniers seraient suicidaires parce que délinquants, la délinquance étant une maladie le problème serait préexistant chez chaque incarcéré, tous suicidaires en tant que tel. Enfin tous, j’exagère un peu, selon notre éminent professeur il n’y en aurait que 75 % (15 % + 60 %). Cela nous rappelle furieusement des théories mises en vogue par Lombroso qui cherchait l’origine du « crime » dans la forme de la boîte crânienne des prévenus, il précédait quelques généticiens (pas tous nazis, eh oui !) qui découvraient régulièrement le chromosome de la délinquance et l’école de criminologie soviétique qui traitaient la dissidence comme une maladie mentale (à coups de neuroleptiques, d’électrochocs et de camisole)… On croyait, naïvement, ces théories dignes d’une époque révolue, mais nous découvrons que l’auteur des lignes qui précèdent, M. François Danet, est responsable de l’unité de psychiatrie d’urgences de l’hôpital Edouard-Herriot à Lyon. Un conseil, n’allez pas vous faire soigner là-bas, surtout par un type qui a du arrêter ses études vers la fin du xixe siècle (il devrait être à la retraite depuis longtemps, non ?).
Nous invitons tout de même ce M. François Danet à vérifier si ses statistiques (75 % de perturbés) restent inchangées lorsqu’elles concernent les personnes avant leur entrée en prison ou si, tout simplement, ce ne serait pas, par le plus pur des hasards, la prison elle-même qui créerait ces troubles. Nous l’invitons également à étudier d’autres statistiques, par exemple celles se rapportant à la composition sociologique des incarcérés, il y découvrirait que l’immense majorité de ces voleurs « pathologiques » sont issus de familles d’ouvriers et d’employés… peut être que réside dans ce fait une des explications au besoin « maladif » de voler.
La citation est tirée du Libération en date du 16 décembre 2002, publiée en page « Rebonds », elle est censée nous faire part des opinions des penseurs de notre temps… un autre conseil, n’achetez plus ce torchon.