Paris la
Santé le 1er août 2001
De : M. Abdelhamid Hakkar 674 641 Y QI/ 6
maison darrêt de la Santé 42 rue de la Santé
, 75674 Paris cedex 14
A : M. Canivet, Premier président
de la chambre criminelle de la Cour de Cassation 5, quai de lhorloge
75001 Paris
Monsieur,
Un juge de Tribunal de Nuremberg a dit un jour que « le pire crime
est celui commis au nom de la justice »
Cette citation, eu égard à la situation qui mest faite
(et à laquelle vous nêtes pas étranger), je
peux aujourdhui dautant mieux la faire mienne que je suis
bien fondé à la reprendre à mon compte.
En effet, compte tenu de votre participation personnelle et avérée
au stratagème qui a consisté, au printemps 2000 avec
la Garde des Sceaux dalors, Madame Elisabeth Guigou qui lavouera,
à anéantir linitiative parlementaire de Monsieur Jack
Lang (lamendement qui instituait un 5° cas de révision)
en lui substituant, le 4 avril 2000, devant le Sénat, un autre
texte de votre conception prévoyant une procédure dite «
spécifique » intitulée « Du réexamen
dune décision pénale consécutif au prononcé
dun arrêt de la Cour européenne des droits de lhomme
» dont toute la monstruosité na pu que se réveler
que postérieurement à la décision que rendra, le
30 novembre 2000 cet ersatz dinstance que constitue cette nouvelle
Commission de réexamen que vous avez installée, votre compromission
est un véritable crime.
Elle lest dautant plus que, à lheure où
on nous jure comme hier, Madame Guigou que le Ministre de
la justice ne donne pas (plus !) dinstructions aux magistrats sur
des affaires personnelles (ce temps étant soi-disant révolu),
il est manifeste que vous avez agi et que vous agissez, en tous les cas
à mon propos, de concert avec la Chancellerie et ses services (qui
ne se privent pas de sillustrer encore actuellement en pilotant
toutes les juridictions saisies des procédures me concernant),
jentends notamment la direction des affaires criminelles et des
grâces, pour contourner aussi bien les règles de droit élémentaires
que toute initiative tendant à remédier à ma situation,
en vue dun seul objectif : me maintenir emprisonné par tous
moyens, fut-ce arbitrairement comme cest le cas depuis le 30 novembre
2000.
Si au vu de lignominie que je subis, je ne métonne
pas de tous vos procédés (qui ne sont dignes que des Etats
totalitaires, et non dun Etat dit de Droit et prétendument
« champion des Droits de lhomme, des lumières et des
libertés fondamentales »), il reste que ceux-ci, au delà
du fait de me porter atteinte à moi-même, constituent avant
tout, ce qui vous honore encore moins, une véritable insulte faite
à ladresse de Monsieur Jack Lang pour avoir délibérement
saboté son initiative.
Il en sera certainement ravi de connaître par le détail,
preuves à lappui, votre subterfuge ainsi que la mascarade
qua constitué cette décision bâtarde du 30 novembre
dernier (depuis quand une juridiction de jugement peut elle, sur la base
dune simple décision de renvoi, juger à nouveau et
valablement une affaire dont larrêt conserve toujours lautorité
de la chose définitivement jugée, principe absolu et dordre
public !).
Cest donc ainsi que vous concevez, dans votre pays, LA justice et
LA primauté du Droit !!!
Pour autant que ça le soit, le plus surprenant cest de vous
voir continuer à vous acharner commme vous le faites, tels des
lâches, après un homme qui est incarcéré depuis
17 années, dont 9 années à lisolement total
(il a raison celui qui a dit : « on ne peut se battre quand on est
isolé, car sest là quon vous tue »), et
après quil ait fait lobjet dun dossier falsifié
par vos pairs (dossier quil ne parvient pas, après 13 années
de procédures, à ne serait-ce que faire instruire) et à
lissue dune parodie de procès quand, parallèlement,
sont libérés ces derniers mois et tant mieux pour
elles plusieurs personnes condamnées à perpétuité
après quelles aient tout au plus purgées près
de 17 années.
Pour exemple : parmi ceux-ci, le responsable de lattentat dOrly
(perpétré en 1985 au nom de « lASALA »)
qui coûta la vie à 8 personnes et fit 64 blessés (libéré
au début de cette année après moins de 17 années)
; dautres détenus encore (de « droit commun »
ou dit de « politique ») furent aussi bien auparavant que
par la suite libérés, le dernier en date de ce 13 juillet
2001, après également que celui-ci eût accompli moins
de 17 années pour le meurtre reconnu de deux gendarmes.
Aussi certain que vous ne pouvez me faire plus que linfamie dont
je suis lobjet, je tenais en tout état de cause à
vous adresser copie de la note que je viens de transmettre aux organes
du Conseil de lEurope note annexée au dernier recours
exercé puique ceux prévus par vos textes étant absolument
illusoires - et en même temps à vous livrer autant mon sentiment
quà vous mettre à la figure ces vérités
(on peut se demander ce dont vous auriez été capables en
dautres temps !
Sans guère rien risquer : lhistoire
dhier nous enseigne que vous en auriez été absous
)
Par tous ces motifs, et dans la mesure où conséquemment
vous ne minspirez ni considération ni respect, vous comprendrez
que je ne vous salue pas.
PS : Pour peu que vous vous sentiriez « diffamé » (!),
en ce cas poursuivez-moi.
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