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Maison darrt de Grasse, 28/07/01 :
Mort avant son suicide ?
La version officielle
Les forces de lordre ont matris é, lundi 30 juillet dans laprs-midi, la mutinerie survenue le matin la prison de Grasse (Alpes-Maritimes), faisant dix bless és parmi les d étenus.
La centaine de d étenus de la prison de Grasse qui se sont mutin és, lundi 30 juillet vers 9 heures, ont ét é matris és en d ébut daprs-midi grce lintervention des forces de lordre.
La mutinerie serait motiv ée par la mort, samedi, dun jeune d étenu mineur au mitard , une cellule disciplinaire. Le jeune homme a succomb é aux vapeurs toxiques échapp ées de son matelas auquel il avait mis le feu. Selon lAdministration p énitentiaire, il sagirait dun suicide mais les d étenus contestent cette version et considrent que la responsabilit é des gardiens est engag ée.
Des jets de pierre ont dabord fus é, venant du btiment B vers le C, o vivent, entre eux, les hommes incarc ér és pour des affaires de murs, les pointeurs .
D égradations mat érielles trs importantes
Les mutins ont saccag é plusieurs cellules, la salle de musculation et linfirmerie, et allum é plusieurs incendies. Diff érents étages ont ét é touch és, a pr écis é lAdministration p énitentiaire Paris. Arm és de barres de fer, ils sen sont pris aux gardiens qui ont évacu é lenceinte de la maison darrt. Certains d étenus ont r éussi passer le premier mur denceinte et ont atteint le chemin de ronde. En fin de matin ée, plus de 200 CRS et gendarmes mobiles sont intervenus.
Dix d étenus ont ét é bless és, dont sept ont ét é transf ér és lhpital , a d éclar é lAP. Elle a pr écis é que leurs blessures étant li ées des coups de matraques et impacts de balles en caoutchouc , tous seraient hors de danger. Le syndicat p énitentiaire UFAP Grasse a fait état pour sa part dune dizaine de bless és dont trois par balles en caoutchouc tir ées par le GIPN. Portes d éfonc ées, cass ées en deux, serrures arrach ées, vitres bris ées, cellules d évast ées, placards vid és dont le contenu ple-mle jonche le sol, matelas brl és, tran ées de sang Les couloirs de d étention des btiments A et B de la maison darrt offrent un spectacle dapocalypse au milieu duquel le personnel tente de continuer faire son m étier .
Lordre a dabord ét é r établi dans le btiment A, puis dans le btiment B. Tous les d étenus ont ét é r éint égr és en cellule , a ajout é la direction de lAP. Elle pr écise que les d égradations mat érielles sont trs importantes mais quun repas l éger pourra quand mme tre distribu é assez rapidement. Une information judiciaire devait tre ouverte lundi par le parquet de Grasse pour d éterminer les causes du d écs du jeune mineur, et une autopsie devait tre pratiqu ée, a-t-on indiqu é de source judiciaire.
De son ct é, le responsable de lUFAP Grasse, Jean-Luc Bresteau, a r éclam é le transfert des d étenus, en raison des problmes de s écurit é, vers dautres prisons. Aujourdhui, cette prison nest plus vivable, on ne peut pas travailler dans certains étages, qui sont dans un état lamentable a-t-il estim é. Le responsable syndical a également souhait é la pr ésence des forces de lordre pour la distribution des repas du soir. Aprs le suicide de samedi soir, Philippe Lemaire (directeur adjoint de lAP) a tenu rendre hommage au professionnalisme du personnel et de la direction de la maison darrt .
Extraits du Monde, 30 juillet 2001 et de Lib ération, 31 juillet 2001