Communiqué de presse

Le 31 juillet 2001
Mutinerie ˆ la prison de Grasse : les repr ésentants de lĠordre et de la s écurit é sont appel és ˆ la rescousse. Bilan : 11 bless és. Les CRS tirent sur les d étenus, les prisons ne sont plus simplement des zones de non-droit, des mouroirs, mais elles sont aussi des abattoirs et des stands de tir sur cibles humaines !
Femmes, sÏurs, mres, pres, amis de d étenus, les tres que vous aimez peuvent tre demain pris pour cibles par les policiers sous le couvert de lĠEtat franais, qui ne versera pas une larme sur ceux qui nĠexistaient d éjˆ pas et dont la mort nĠattristera pas les commentateurs gomin és des journaux t él évis és, toujours prompts ˆ verser une larme ds quĠil sĠagit de la mort dĠun pr éfet ou dĠun policier.
On ne peut plus laisser faire, on ne peut plus se taire, il faudra un jour que nous nĠayons plus peur, et, mme si je nĠai pas le droit dĠappeler les d étenus ˆ se r évolter, je leur demande de ne plus ob éir ˆ cet Etat fascisant, qui demain nĠh ésitera pas ˆ les condamner ˆ mort pour leur interdire de penser ou dĠoser exprimer leur opinion sur la mort dĠun gamin de dix-huit ans. Cet Etat totalitaire qui ose encore se proclamer pays des droits de lĠhomme. Pour madame la ministre, les choses se terminent plut™t bien : cĠest vrai, pas de matons morts ou de flics bless és ; les d étenus, mesdames, messieurs, a ne compte pour rien. Je doute que pour la mre du gamin qui sĠest suicid é les choses soient, comme le dit madame la ministre, pas si terribles que a. Mais les mres, les épouses, les enfants de d étenus non plus ne comptent pas ; allez ! tous dans le mme sac. Non, nous nĠaurons mme pas deux minutes au JT de 20 heures mme si la prison nous tue nos hommes, nos amis, nos frresÉ
Je demande ˆ lĠEtat franais dĠenlever le mot Ç égalit é È des frontons des mairies, je demande ˆ la France de parler enfin franchement et de dire que la vie nĠa pas la mme valeur selon que vous tes du bon ou du mauvais c™t é de la ligne quĠils ont trac ée, celle de leur injustice.
Il faut entrer en r ésistance, éviter la violence pour ne pas quĠils nous tuent, et ne plus subir, surtout ne plus accepter : la passivit é ne fait que les renforcer dans leurs comportements totalitaires.
Un gamin de dix-huit ans est mort dans les prisons de la honte, des d étenus ont ét é malmen és, bless és. Non madame la ministre, les choses ne se terminent pas bien pour tous ceux qui croient dans les valeurs quĠune d émocratie digne de ce nom devrait d éfendre. Refuser, cĠest le meilleur moyen de combattre, il faut que les d étenus entrent en lutte, soient solidaires de leurs camarades bless és et prouvent quĠils ne sont pas des btes ˆ abattre, mais bel et bien des humains qui revendiquent le respect de leur existence.

Leslie Wisse-Laroche, pr ésidente Collectif de D éfense des Familles et Proches de Personnes Incarc ér ées Mairie de Saint-Aubin 33 160
Saint-Aubin-de-M édoc.