–DU QI DE FRESNES…
lettre du Resilien, mars 2001
"Dans nos sociétés modernes, marchandes, mondialistes…
l’exclusion, l’enfermement, la coercition autoritaire, le toujours
plus sécuritaire est devenu la « question » axiale,
celle qui « fait débat » dans nos pseudo-démocraties
!" (…) construire des prisons pour enrayer la criminalité,
c’est comme construire des cimetières pour enrayer une épidémie.”
– EDITO
– FRESNES, RÉCIT
DE LA TENTATIVE D'ÉVASION DU 27 MAI 2001.
"Dans l’après-midi du dimanche 27 mai, trois compères
et amis se sont emparés d’un hélicoptère appartenant
à la compagnie Hélifrance, emmenant avec eux une femme pilote
qui se trouvait à bord, et se sont dirigés vers la prison
de Fresnes au risque de leur vie…"
Les réactions qui ont suivis du coté de l’AP et de
la matonnerie, la solidarité à l’intérieur et
à l’extérieur.
Rapport disciplinaire : Les
crapules du mois : Le RAID.
– Les établissement
pénitentiaires différenciés ou le retour des QHS.
"Il y a presque deux ans, le gouvernement faisait mine de prendre
conscience des problèmes que posaient à la fois la surpopulation
carcérale, la vétusté des établissements pénitentiaires
et la politique judiciaire de plus en plus répressive, surtout
en ce qui concerne ce que l’on a coutume d’appeler les longues
peines…"
Toujours plus d’enfermement, individualisation de la peine qui permet
« d’enterrer vivants les éléments qu’ils
estimeront “dangeureux” ».
– Les maisons centrales
à effectif réduit. Communiqué de presse du Ministère
de la justice (octobre 94)
Projet de construction de deux maisons centrales à petits effectifs
pour enfermer les “détenus difficiles ou dangeureux”.
– LE QUARTIER D'ISOLEMENT
DE FRESNES, texte de Jean-Marc Rouillan, mars 2001.
Le 22 novembre 2000, 16 heures, je débarquais « en disciplinaire
» au QI de Fresnes. Je connaissais bien l’endroit puisque j’avais
déjà survécu plus de sept ans au rez de chaussé
de la première division de cet établissement « mythique
» de la disciplinaire pénitentiaire. Quelques semaines plutôt,
j’avais lu le compte rendu de la visite des sénateurs. Selon
eux, tout allait bien. Rien à signaler. Sauf peut être qu’il
était essentiellement peuplé de détenus qualifiés
de l’étiquette infamante de « pointeurs ». Mon
retour à la case départ était ainsi l’occasion
de faire un point sur l’isolement contre lequel, j’ai mené,
depuis 1987, plusieurs longues luttes (grèves de la faim, blocages,
grève des plateaux…).
Extraits de Je hais les matins
éd. Denoël 2001.
« Jean-Marc, pourrais-tu nous pondre quelque chose sur la prison
? »
Ouais ! Un œuf bien glauque sur le temps qui passe, la solitude et
la pourriture. Le genre de truc qu’il faut pour bien conforter la
terreur des gens et leurs éternelles excuses de ne prendre aucun
risque pour que cela change. Des petits mecs se font des couilles en or
en vitupérant sur le pourquoi et le comment détruire la
prison et puis ils rentrent chez eux en faisant bien attention de traverser
là où c’est permis. (…).
– Lettre d’Audrey
adressée à Mme la ministre, Mr le directeur de Fresnes…
« Nous ne sommes ni des moutons, ni des robots, ni des esclaves
!
Vous n’êtes en rien nos bergers, ni nos dirigeants, ni nos
supérieurs, ni nos maîtres !… »
– PROGRAMME DE DESHUMANISATION DU DOCTEUR SCHEIN.
Les 24 points que le docteur Schein, lors d’une conférence
données à des psychologues, des sociologues et des directeurs
de prison à Washington, a proposé afin de rompre les liens
émotionnels et autres qui renforcent les attitudes ou schémas
de comportement à casser.
– DE LA JEUNESSE CRIMINELLE.
« Par contre l’acte criminel est l’occasion de rendre
un peu Justice (pas celle des codes) à tous les enfants suicidés
sans nous avoir laissé un mot pour nous “absoudre”. En
acquittant les jeunes criminels, non pénalement mais humainement,
pour qu’ils puissent commencer à haïr non ce qu’ils
sont mais ce qu’ils ont fait, nous pourrions commencer à entrevoir
leur réalité (leur affaire criminelle) pour nous conduire
vers leur vérité (leur histoire humaine). »
– DE LA PEINE DE MORT
Á LA PEINE JUSQU'Á LA MORT, du collectif itinérant,
Fleury Mérogis, mai 2001.
«Depuis 1981, on est passé de la peine par décapitation
à la peine jusqu’à la mort. Par l’allongement
des peines prononcées par les tribunaux, par le refus de libérer
les prisonniers quand ils atteignent la date de leur libération
conditionnelle, mesure pourtant prévue par la loi. Il s’ensuit
un allongement important de la durée de présence en prison,
d’où la multiplication des cas de décès de prisonniers.
Par vieillesse, par maladies (…), par suicides (…).
Des lieux de privation momentanée de liberté, les prisons
tendent à se transformer en camps de la mort.… »
– LA GUILLOTINE NE LAISSE
AUCUNE CHANCE, LA PRISON NON PLUS.
Proposition d’affiche du collectif contre les longues peines d’Arles.
–LES FOUILLES À CORPS, lettre
du Résilien, mars 2001.
« Devons nous faire l’économie de ce combat, celui
de notre dignité, seule chose qui ne nous aient pas complètement
confisquée ! »
–MOUVEMENT DE REFUS DES FOUILLES INTÉGRALES…
"Au mois d’avril, pendant plus de trois semaines, des détenus
de Fresnes ont refusé systématiquement et collectivement
toutes les fouilles à corps. D’abord un, puis quelques-uns,
ils ont rapidement réussi à se retrouver à plus de
18 envoyés au mitard pour 10 jours après chaque accrochage
avec la matonnerie…"
– CHRONIQUE D'UNE PEINE
PRONONCÉE
Procès de Manu Dahan
"La justice n'aime pas les hommes debout et pourtant le Président,
bouche en rectum de poule, lâche son routinier : «Accusé
levez-vous.»
Pourquoi se lever puisqu'il est clair qu'il faut s'écraser, s'allonger,
se rapetisser…"
Présentations de collectifs à l’intérieur et
à l’extérieur :
– Une nouvelle brimade
contre les parloirs familles.
"Nous, femmes détenues à la Centrale de Rennes, tenons
à protester contre le découpage des parloirs prolongés,
instauré depuis peu…"
– Mort aux vaches
présentation du collectif à Lille. Des squatteurEs, quelques
criminels parmi tant d’autre.
"La prison ne sert que les dirigeants dans la peur qu'elle inspire
à ceux et celles qui auraient l'idée de ne pas respecter
les lois. Et surtout, elle représente la clef de voûte d'un
système répressif bien plus large qui ne profite qu'aux
tenants de l'Autorité. Sans prisons, plus de flics, de juges, d'avocats
et donc de travail, de propriété privée, etc. Car
l'abolition de la prison va de pair avec la destruction de ce monde. La
grande force aujourd'hui de la prison, c'est de faire croire à
sa nécessité…"
– Pour en finir avec
toutes les prisons
Présentation du collectif Pour en finir avec toutes les prisons.
"La prison n’est pas la solution aux problèmes de la
prison. Nous refusons les manœuvres qui visent à rendre acceptable
une prison où les sévices corporels visibles sont remplacés
par la torture blanche, l’isolement, la camisole chimique et la surveillance
électronique…"
– Collectif de Defense
des Familles et Proches de personnes Incarcérées
Collectif de Bordeaux
– Nanterre, nous devons
tous réagir. Collectif de famille de détenus.
"Vous qui souffrez de l’incarceration d’un proche (père,
mère, mari, femme, frère, sœur ou ami-e-s), ne vous
laissez pas aller à subir ce systéme de non-droit…"
– Ban Public. association
qui a créé un site internet sur les prisons.
"(…) l’association Ban public se veut un lien symbolique
entre le dedans, caché par l’infâme aux yeux de ce monde,
et le dehors qui ne sait pas ou n’accepte pas son reflet, son échec.Nous
voulons ouvrir les portes et les yeux, afin que la prison devienne l'affaire
de tous…"
– La réinsertion
ça troue l’cul
"La question que je pose est celle-ci : une banque doit-elle se revendiquer
comme victime alors que c’est la plus grosse pute (celle qui fait
payer après pas avant) qui racole à guichets ouverts sur
tous les trottoirs du monde 24h/24 (comme si la pute de luxe qu’est
la Brinks, où tu ne peux pas faire un pas sans la croiser, ne suffisait
pas) ?…"
–Prisonniers en lutte en Turquie:
Les prisonniers turcs refusent les prisons modernes et préfèrent
les dortoirs et la conspiration à l’hygiène et l’isolement
– Prisonniers des Grapo
et du PCE(r) interdits de parloir…
« La collaboration de l’État français en matiére
repressive avec l’État terroriste espagnol devient de plus
en plus fort. Et dans la prison, le régime d’isolement devient
une politique de plus en plus habituelle en France… »
–Objet : Demande de libération
conditionnelle. Lettre de Régis Schleicher à Mme
Catherine Mallaroche, juge d’application des peines du TGI de Moulins.
–10 points pour en finir avec la prison.
"De quel esprit sadique, lâche et dénaturé- De
quel cerveau féroce affolé par la rage- Naquit l’intention
terrible de la cage- Où l’homme enferme l’homme et le
tient emmuré…"
– Petites annonces
Textes de Nadia, Francine, Olivier et Hafed sur pourquoi faire un journal.
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