En Turquie plus de 20 grévistes de la faim sont déjà morts dans les prisons et hors des murs. Depuis plusieurs mois plus de mille prisonniers politiques et 300 parents sont engagés dans un combat à mort contre la normalisation à l’œuvre dans le projet de réforme pénitentiaire turque. En effet l’Union Européenne a exigé du gouvernement turc qu’il adapte ses régimes de détention à l’image des prisons que nous connaissons, pour pouvoir accéder à une véritable candidature d’État membre de l’Europe.
Si les médias français se sont contentés de présenter ce combat comme une opposition entre deux fanatismes, ils ont oublié de rappeler, par exemple, que le fait de coller une affiche est un délit politique passible de plusieurs années de prison.
Les démocraties occidentales ont du mal à faire avaler leur sac de couleuvres quant aux soi-disant progrès de leur conception de l’enfermement : toujours plus propre veut dire en fait toujours plus seul et les prisonniers turcs refusent ce marché de dupes au risque de leur vie.
La répression contre les mouvements à l’intérieur des prisons est d’une violence extrème (mutins et mutines brûlés vifs…).
Les marques de solidarité les plus visibles sont pour le moment celles des prisonniers de pays européens (Espagne, Belgique, France…) qui sont bien placés pour comprendre les véritables enjeux des expérimentations carcérales.

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