Caserolasos
Décembre 2001

Les gens avancent. Nous ne savons pas vers où. Nous savons pourquoi. Il y a des groupes dispersés dans toute la ville et ils se regroupent comme si une vague les poussait.
Celia était déjà en chemise de nuit quand elle a entendu trois voisins qui faisaient du bruit avec leurs casseroles dans les petites rues, entre les immeubles. Elle a commencé à chercher avec quoi faire du bruit, elle a vidé un Tupperware, mais le bruit ne lui a pas plu. Finalement, elle a opté pour un plat à pizza et une spatule. Après les essais sonores, elle est sortie sur la petite place pour se rassembler avec les gens du quartier, elle a fini sur la grande place, en pensant que ce serait bien de les enfermer tous (les politiciens) dans la Casa rosada (palais présidentiel). C’est ici et maintenant, sans futur prévisible.
Les gens ont entendu que l’état de siège était déclaré, et une heure plus tard, la place de Mai était bondée.

Saccages
Plus de 1000 personnes du Mouvement des chômeurs sont arrivées dans une zone où il y avait huit pâtés de maisons de supermarchés, le déploiement policier incluait des hélicoptères. Ils demandaient du pain, au milieu de beaucoup de tension, les supermarchés leur ont donné des sacs.
Malgré la peur et la répression, les saccages ont été une fête, en arrivant chez eux, celui qui n’avait emporté que de la viande échange une partie avec une autre famille contre des fruits ou des légumes. On partage la nourriture avec ceux qui n’ont pas pu piller tant que ça.

Extraits de Sic, mars 2002