Exemple du collège de Poussan, dans lHérault, avec
dans le rôle des prisonniers, les élèves ; dans
le rôle des matons, les pions. Le directeur est joué par
le principal. La salle des matons se situe à la vie scolaire, la
cour de promenade est nommée cour de récréation.
Pour linstant il est encore possible de sen évader,
et la principale sanction est lexclusion et non le mitard.
Le collège est entouré de grilles (il est tout de même
possible de les franchir). Les entrées et sorties sont surveillées
systématiquement par des caméras de vidéosurveillance
et deux pions à chaque sortie vérifient les carnets de correspondance
(il existe trois régimes de sortie). Il est bien sûr interdit
de rester devant le collège, et si au bout dun quart dheure
personne nest venu chercher les élèves, ils doivent
se rendre à lintérieur et aller à la «
vie scolaire », centre de surveillance de létablissement.
Les fouilles sont pratiquées assez couramment. Le principal et
le principal adjoint pénètrent régulièrement
en plein cours, sans explications, et exigent de fouiller les cartables
et les trousses. Le règlement spécifie que tous les casiers
peuvent être fouillés à tout moment par ladministration.
Au collège de La Salle à Montpellier, une journée
de fouille a eu lieu afin de vérifier dans tous les agendas sil
ny avait pas de photos érotiques (voire simplement dénudées)
qui sont considérées comme une « incitation à
la pornographie » et répréhensibles dune exclusion.
Au self-service il est interdit de circuler : une fois assis, plus le
droit de se lever
Une fois dans la cour, entre midi et deux heures,
les pions effectuent des rondes. Ils circulent constamment pour surveiller
les faits et gestes de tous les élèves.
Depuis des années les élèves réclament linstallation
de casiers. Ils seront bientôt installés mais le nombre prévu
étant insuffisant, un système de liste dattente va
être mis en place. Lélève-citoyen est bien sûr
à lordre du jour, la délation est favorisée,
et si les casiers sont détériorés (tag, vol) et que
le coupable nest pas trouvé, cela entraîne systématiquement
la perte du casier et le retour sur la liste dattente. Si le coupable
est trouvé il subit une double peine : dune part il doit
réparer (repeindre
) et il est définitivement privé
de casier.
Les gendarmes peuvent entrer dans létablissement pour cueillir
un « jeune délinquant » en possession dune petite
boulette de shit.
Les méthodes de contrôle et de surveillance sont de type
policier. Lors dun incident dans la cour de récréation
où un groupe délèves en menace un autre, les
pions prennent les choses en main et incitent à la délation
en mettant en avant le droit de se défendre face aux mauvais éléments
et de répondre aux violences. Les fauteurs de troubles doivent
être punis. Pour cela la victime est sommée, devant un registre
contenant les photos de tous les collégiens de lannée,
de reconnaître les coupables pour quils soient sanctionnés.
Maintenant que le collège sest transformé en prison,
que Jospin veut établir un carnet de suivi dès la maternelle,
il ne reste plus quune zone de non-droit : les crèches !
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