Après avoir vu un membre de la direction, j’en sais un peu plus sur les « raisons » de ma mise à l’isolement. Selon la direction, j’avais une influence trop grande sur l’ensemble de la centrale, l’insécurité « régnait » sur certains détenus et certains agents de l’administration…
La direction ne pouvant plus assurer la sécurité de l’établissement, il a été décidé d’un balluchonnage collectif (le collectif étant les mecs que je côtoyais, onze en tout).
Comme la DR d’ici est la même qu’à Paris et que, dans la région parisienne, ils ne veulent plus me voir, pour l’instant ils ont décidé de me mettre à l’isolement ici, en attendant mon transfert dans un autre établissement.
Bien qu’il n’y ait pas eu de gestes ou de mots déplacés, ils m’imposent une mesure d’isolement très strict.
En fait les élections approchent et ils ne veulent pas voir la moindre vague durant cette période. Aussi ont-ils décidé de ceux qui étaient susceptibles de ne pas courber l’échine face à l’impératif catégorique de l’administration.
Après deux mois de détention dite normale, me voilà de nouveau à l’isolement parce que la direction projette sur moi ses craintes d’insécurité et peu importe si c’est vrai ou pas ! Ils ont pensé que j’étais le meneur de mouvements et du climat d’insécurité, et comme ce qu’ils pensent (« fantasment » serait plus approprié) ne peut être que la vérité, ils ont exercé leur petite autorité…
Et peu importe la réalité surtout si ce n’est pas la leur…
Je ne sais donc pas combien de temps je vais rester dans ce QI avant de passer dans un autre.
Voilà où nous en sommes…
En attendant d’avoir le plaisir de te voir, reçois mon amitié.

Michel Ghélam