Poissy: Y'A DU BASTON DANS LA TAULE (suite)

Tout d’abord je vais donner le parcours du premier surveillant (galons d’argent). Quand il était simple surveillant à Val-de-Reuil, il a eu une altercation avec un jeune beur. Ce jeune a pris quatre mois et s’est retrouvé à Poissy après un transfert disciplinaire. Quelques mois plus tard, comme par hasard, ce même surveillant a été muté à Poissy. De nouvelles altercations ont eu lieu avec ce jeune : mitard, transfert disciplinaire au CD de Melun. Ça fait juste un mois qu’il est devenu premier surveillant ; il est responsable de l’émeute et de l’incendie de la centrale de Poissy. Il était de service, il a eu une altercation avec un jeune Black qui a été conduit manu militari au mitard sans passer par le bureau du directeur. Là il a été tabassé par ce premier surveillant et ses sbires. Quand ses potes l’ont su, ils ont demandé à le voir. Refus. Ils ont demandé à voir le directeur. Refus. Car lui c’est un grand peureux, il n’est jamais venu dialoguer quand on bloquait et il y en a eu des blocages et des interventions de CRS. On a toujours affaire à un galon d’or. Là, sous la pression, ils ont pris les clés de ce gradé. Les surveillants qui étaient autour de lui, tellement ils sont courageux, sont partis en laissant leur supérieur. De toute façon, cela devait arriver car le directeur n’a jamais tenu ses engagements, il est versatile. Toutes les semaines il y a au moins deux prétoires : le mardi et le vendredi, parfois il y en a trois. Et comme le mitard est en travaux, ils envoient les détenus aux mitards de Fresnes et Bois-d’Arcy. Le directeur Voiturons est dans cette centrale depuis 1996 : il y a eu 7 morts dont plusieurs suicides dont le dernier il y a quelques mois. Depuis l’émeute, il y a eu 14 transferts le jeudi, 2 le vendredi, 3 le lundi, 3 hier vendredi. Et d’après les bruits de couloir il y en aura d’autres. Depuis, on se croirait en maison d’arrêt, on a juste les promenades, aucune activité, et on est séparés en deux promenades. Je crois que ça ne va pas durer sinon ça va repéter.

Le collectif des détenus de Poissy