le 4 novembre
2000 Dans
la nuit du 12 au 13 octobre 2000, Ferri Xhedvet, sans-papiers détenu
au centre fermé 127 bis dans la banlieue de Bruxelles, meurt en
cellule disolement quelques heures après une tentative dévasion
: on peut ajouter là un nom à la longue et sinistre liste
des morts aux frontières extérieures ou intérieures
de lEurope de Schengen. On peut aussi constater là une victime
de plus de cette peine de mort qui ne dit pas son nom, châtiment
exemplaire du défaut de papiers ou de tous les autres « crimes
et délits » punis par lincarcération dans lEurope
social-démocrate : lenfermement des étrangers nest
rien dautre quun emprisonnement. Si la rétention administrative
est encore officiellement de 12 jours en France, larsenal juridique
est prêt pour lharmonisation sur des peines semblables à
la Belgique (5 mois théoriques, souvent plus pour des raisons de
discipline), seuls les bâtiments manquent encore. En attendant lapplication
de cette rétention judiciaire, le système fonctionne déjà
assez bien pour aligner les sans-papiers sur les autres détenus
: allers et retours entre la prison pour défaut de papiers (3 mois,
6 mois en cas de récidive), le centre de rétention, la prison
pour refus dembarquement (même peines en général,
un an pour Diawara Sirine, militant actif de la lutte des sans-papiers),
retour en centre de rétention, etc. Lexpulsion nest
que laboutissement de ce parcours qui fait de la prison le quotidien
des sans-papiers arrêtés. Si nous intervenons directement
contre les expulsions, cest parce que lexpulsion est le moment
le plus visible et aussi le plus fragile de ce parcours, parce que, quand
les passagers refusent la présence dun expulsé, les
sans-papiers sont sans doute les derniers détenus à pouvoir
être libérés sans risquer la mort dans une évasion. |
CAE |