De
par ce courrier, nous tenons à vous mettre en garde sur la détérioration
des conditions de détention que font subir certains membres du
personnel surveillant du bâtiment D5 à lensemble de
sa population carcérale outrepassant le règlement intérieur
et abusant de leur autorité disciplinaire sur le comportement et
le mode de vie des détenus et prévenus, et de ce fait cherchant
à mettre en place un rapport de force verbal ou physique (dominé-dominateur)
qui risque daboutir à des conséquences très
graves pouvant aller jusquà un point de non-retour.
Lhumiliation, la provocation verbale et la brutalité physique
sur les détenus sont devenues monnaie courante. En effet on ne
compte plus les différents problèmes qui ont surgi ces derniers
temps et dont la liste est loin dêtre exhaustive :
réflexions douteuses voire racistes sur les origines et
les croyances religieuses ou ethniques dune partie de la population
carcérale (phénomène croissant étant donné
la conséquence directe du contexte mondial et sociétal actuel),
violation délibérée du dernier lieu dintimité
quil reste au détenu : la cellule, en arrachant tout ce qui
se trouve à portée de main,
non-respect des conditions politiques que tout un chacun à
la liberté davoir,
bousculades lors daltercations avec des détenus refusant
de se soumettre à lexcès de zèle autoritaire
de certains surveillants et/ou bricards,
passages à tabac sur les détenus qui par leurs états
psychomentaux devraient être placés dans dautres endroits
pénitenciers,
un exemple flagrant : vers la miseptembre 2001, Djamel Ben
Drisse, longue-peine condamné à vingt ans de réclusion
criminelle a été, sans aucun motif, humilié, passé
à tabac et remis en cellule !!!
Suite à son agression, Djamel Ben Drisse a mis le feu à
sa cellule à laide de fils électriques arrachés
des murs.
Il a été conduit à lhôpital durgence.
Plus de nouvelles depuis. Certains disent quil est décédé.
Cest donc dans cette logique de tension et de dégradation
quotidienne de la vie carcérale quun terrain de haine et
de vengeance se développe. Une situation qui deviendra ensuite
de la part du personnel surveillant un prétexte à des revendications
syndicales demandant toujours plus de moyens tant humains que matériels.
A raison de quoi, si des mesures concrètes sur cette situation
critique et alarmante à lencontre de monsieur X (équipe
du vendredi 26 octobre 2001 3e étage droite D5), de type révocation
ou reclassement de ce personnel pénitencier à des postes
où ils nauront plus de contact direct ou indirect avec les
prisonniers, ne sont pas prises, nous nous devons de vous avertir que
nous ne serons pas responsables des actes collectifs de quelque nature
que ce soit pouvant gravement perturber lordre carcéralmilitaire
dont vous êtes la plus haute instance représentative au sein
de lAdministration pénitentiaire de la maison darrêt
de Fleury-Mérogis.
En espérant que vous saurez faire preuve de responsabilité
et par conséquence prendre les mesures nécessaires pour
que ce rapport conflictuel naille en s envenimant.
Veuillez accepter, Monsieur, nos salutations.
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