La peine de mort existe toujours !

Le 9 octobre, la France comm émore lÕabolition de la peine de mort. Tous nos dirigeants, nos intellectuels, nos artistes se f éliciteront sans aucun doute de cette r éforme. Mais la r éalit é est autre. Et nous, d étenus longue-peine, subissons une autre forme de mise ˆ mort, cÕest la mort lente. Cette mort-lˆ est beaucoup plus perverse et plus violente. Il y a vingt ans, on nous coupait en deux, aujourdÕhui on nous tue ˆ petit feu. Les peines ne cessent de sÕallonger, la peine perp étuelle est r éelle : une longue agonie derri�re les murs pendant des vies enti�res. Plus de guillotine mais une souffrance indescriptible nous taraude ann ée apr�s ann ée. A �a sÕajoutent tous les instruments de torture mis ˆ disposition de nos tortionnaires : quartiers disciplinaires, quartiers dÕisolement, la camisole chimique pour les plus faibles. Tous ces politicards de tous bords et de la gauche caviar qui vont f�ter lÕanniversaire de lÕabolition de la peine de mort Ð autour de petits-fours et de verres de champagne, se tapant sur lÕ épaule en se f élicitant de la bonne marche de la justice fran�aise et de lÕapplication des peines Ð me filent envie de gerber, je ne veux pas et ne peux pas cautionner autant dÕhypocrisie, vous ne devez pas cautionner autant dÕhypocrisie. La peine de mort existe toujours, il nÕy a aucun doute, les d étenus longue-peine en sont les principales victimes. [É]